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jeudi 3 mai 2012

Assainissement par filtres plantés


Le processus épurateur est celui d'un filtre bactérien fonctionnant en aérobiose, c'est à dire grâce à l'oxygène de l'air. Les plantes aquatiques développent rapidement un complexe racinaire complexe très important. Grâce à l'énergie solaire et lors de la photosynthèse, elles émettent de l'oxygène par leurs racines. L'oxygène arrive également au sein du substrat par "appel d'air" lorsqu'une bâchée d'effluents est évacuée rapidement et par l'appareillage d'oxygénation passive installée dans les bassins. Au voisinage du système racinaire, sur les milliers de m² de surface offertes par les pores de la pouzzolane, des milliards de bactéries aérobies (fonctionnant grâce à l'oxygène) s'activent et transforment la matière organique dans les eaux usées en matière minérale assimilable par les plantes. L'eau devient claire. C'est le processus général d'épuration de l'eau, le même que celui mis en œuvre dans les micro-stations ou les grosses stations d'épuration mais ici les bassins de plantes remplacent économiquement (ils fonctionnent à l'énergie solaire) et esthétiquement les systèmes mécanisés et sophistiqués.
Les plantes aquatiques jouent encore bien d'autres rôles. En reconnaissant les stratégies très subtiles mises en oeuvre naturellement dans ces écosystèmes, on ne peut pas simplifier le processus en disant que "les plantes mangent les effluents". Il s'agit au contraire de modes opératoires à basse énergie, très sophistiqués et que certains scientifiques, avec beaucoup d'humilité, commencent tout juste à appréhender. C'est pourtant comme cela que fonctionnent, depuis des millions d'années, tous les marais de cette planète dont la fonction, universelle et vitale pour tous les êtres vivants, est de régénérer l'eau. Les filtres à plantes aquatiques ne sont en somme que la réplique miniature d'un système de marais où "oon laisse faire la nature". C'est pourquoi on qualifie aussi ces systèmes de marais reconstitués. Avantages - Ce sont des systèmes particulièrement efficaces au niveau de l'épuration. Les analyses effectuées sur divers systèmes montrent que les effluents ont une DBO (Demande Besoin en Oxygène) inférieure à 40 mg/l une MES à 30 mg/l conformément à la réglementation en vigueur. Ces rejets finaux sont visibles et donc facilement contrôlables au niveau de la pollution par les intéressés eux-mêmes et par les services officiels - Ils rejettent des eaux réellement recyclés puisque l'on peut les réutiliser facilement en fin de parcours pour arroser le jardin. Cela constitue en amont une économie d'eau fort appréciable et cette eau de mare terminale tiédie et chargée de microorganismes facilement dégradables à la surface du sol, améliore la nutrition des plantes. Ce sera toujours la "meilleure eau" qui soit pour le jardin. - Enfin ils offrent un aspect vivant, coloré, naturel, esthétique, qui responsabilise chaque famille vis-à-vis de ses rejets. Comme le système est beau et que "tout se voit", chacun a à cœur de montrer à ses amis des bassins bien mis en valeur au sein du jardin d'agrément ou du potager. Cet écosystème complet, avec sa flore et sa faune qui se développent est aussi particulièrement pédagogique pour les enfants et aussi les plus grands ! - C'est une option alternative pour les terrains en pente et sols argileux et mal drainés. Beaucoup de particuliers ont eu des expériences désagréables de colmatage des drains après la fosse sceptique, ne veulent donc plus avoir de lits d'épandage. Ils finissent par connecter directement leur sortie de fosse sceptique au fossé le plus proche, vivant mal les reproches des voisins vis-à-vis des odeurs ... Ils sont pourtant écologiquement conscients et ennuyés de cette situation. - L'emprise au sol est raisonnable en milieu urbain ou périurbain et utilisant plutôt les pentes que le plat (plus prisé pour y installer le potager et y faire des aménagements) - C'est un investissement raisonnable (de 1000 € à 2500 € pour les matériaux pour une famille de 4 personnes) qui incite grandement à faire des économies sur l'investissement par un mode de vie et de consommation prenant en compte l'enjeu environnemental (toilettes sèches, eau de pluie, ...) - Il est possible de construire soi-même son système après avoir suivi une formation courte sur un week-end. Les inconvénients - Ces systèmes ne sont pas encore connus et reconnus vraiment par les services officiels et encore moins par les entrepreneurs qui font sur les chantiers des erreurs difficiles à reprendre par manque de formation appropriée. - Peu d'expériences françaises existent et bien sûr encore moins d'études sérieuses de suivi technique et scientifique. Cela permettrait pourtant d'optimiser le fonctionnement et vulgariser les bassins filtres comme procédé d'assainissement autonome particulièrement respectueux de l'environnement. - Ce système n'est pas adapté aux personnes qui s'absentent de leur domicile plus de deux mois en période de fortes chaleurs et de sécheresse car les plantes manqueraient d'eau ou qui vivent à plus de 1200 m en montagne pour des raisons de gels hivernaux prolongés. Il n'est pas non plus judicieux d'installer ce système chez des personnes qui délaissent habituellement leur jardin car peu d'entretien reste tout de même indispensable. cordialement ecofute.net

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