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dimanche 30 octobre 2011

L'eau est un bien indispensable à toutes nos activités.



Elle est intimement liée à la vie et tous les êtres vivants.

Cette ressource naturelle si familière est en train de se fragiliser : Si l'eau recouvre 70 % de la superficie de la terre, l'eau douce n'en représente que 2,8 %.

La plus grande partie de l'eau douce se trouve à l'état solide sous forme de glaciers et il ne reste que 0,01 % directement exploitable .

De plus, l'eau est très inégalement répartie au niveau de la planète : 9 pays concentrent 60 % des réserves d'eau douce et, depuis le XXème siècle sa consommation ne cesse d'augmenter.

Elle est inégalement distribuée : 600 litres par personne et par jour aux Etats-unis, 250 litres en France et seulement 10 litres dans certains pays Africains.

Pour nous, qui disposons de l'eau courante comme d'une évidence, il est important d'en connaître sa valeur afin de ne jamais oublier de la respecter.

Economiser l'eau permet de ménager les ressources, de diminuer les coûts de captage, de transport et de traitement des eaux, d'économiser l'énergie et de polluer moins.
De l’écologie naît l’économie de l’eau qui est une denrée rare.


Pour nos enfants et petits enfants, d’où qu’ils viennent et où qu’ils aillent, ensemble faisons en sorte que cette ressource devienne inépuisable.
Le seul appareil qui, en plus de détecter les fuites d’eau, vous permettra de faire des économies et de préserver l’environnement quel que soit le type d’installation : habitation individuelle, bâtiment industriel ou public, piscine, système d’arrosage.

Quelques exemples de fuites à 4 euros en moyenne le M3 :

Robinet qui suinte :
0,1 litre/heure = 1 m3/an

Petite goutte à Goutte :
0,5 litre/heure = 5 m3/an

Robinet qui goutte :
1,5 litres/heure = 15 m3/an

Fuite légère de chasse d'eau :
3 litres/heure = 30 m3/an

Filet d'eau au robinet :
10 litres/heure = 90 m3/an

Chasse d'eau qui coule :
30 litres/heure = 250 m3/an

Robinet oublié dans un jardin :
60 litres/heure = 500 m3/an

Un produit breveté depuis 1997 n’a cessé de se perfectionner pendant 12 ans pour être un produit simple, fiable, à la portée de tous. Produit défiscalisable suivant les règles du ministère des finances.

Ce produit comporte une carte électronique ayant une sortie pouvant relier un système d’alarme et une sortie pouvant se relier à un système antigel.

Pour les malentendants des voyants lumineux vous aideront.
Pour les non-voyants des buzzers sonores vous guideront. Une sérigraphie en braille est en cours d’élaboration.

Pour tous nos handicapés ainsi que pour toutes personnes âgées vivant seules il sera facile de couper l’eau en cas de fuite urgente en appuyant sur un simple bouton.

Ecobat est à vous, comme l’eau est à tous.


Contactez-nous pour en savoir plus ! tel 01 45 92 11 96 ou gerarddelaune7@gmail.com

Rendez vous sur http://ecobat.jimdo.com/

samedi 29 octobre 2011

SINGAPOUR - Une "batterie" (hyper-supercondensateur) membranaire très bon marché et intégrable dans les cellules photovoltäïques et les éoliennes !


Et bé, encore une éco-innovation absolument géniale ! Grâce à ce système de stockage de l'énergie très bon marché, construit avec un polymère à base de PSSH (acide sulfonique-polystyrene), l'éolien et le solaire deviennent des sources d'énergie disponibles à la demande, 24H sur 24 ! Les groupes SO3- du PSSH attirent de une grande quantité de molécules d'eau, d'où une très forte conductivité ionique. Le soufre est un élément très abondant sur terre.
Avec cette innovation, une volume de stockage d'1 Wh coûte environ 0,07 €. Pour donner un volume de stockage-tampon d'une heure à qu'une éolienne de 1 MW (qui coûte environ 1,2 millions d'euros), il faut un volume de 1 MW x 1 heure = 1 MWh. Un volume de 1 MWh avec ce nouveau système de stockage coûte 1 million de Wh x 0.07 €/Wh = 0,07 millions d'euros. Bref, le coût d'investissement de l'éolien passe de 1,20 €/W à 1,27 €/W, la hausse est 5,8%, ce qui est tout à fait acceptable. Et les éoliennes deviennent alors capables de stocker l'énergie électrique durant les coups de vent (pic de production), et de restituer l'énergie quelques dizaines de minutes plus tard, quand le coup de vent est passé.

"Novel Energy-Storage Membrane: Performance Surpasses Existing Rechargeable Batteries and Supercapacitors
(...) an energy cost of 10-20 watt-hour per US dollar for the membrane, as compared to just 2.5 watt-hour per US dollar for lithium ion batteries (...)
The membrane could also be integrated into solar panels and wind turbines to store and manage the electricity generated. Energy provided through these sources is prone to instability due to their dependence on natural factors. By augmenting these energy sources with the membrane, the issue of instability could potentially be negated, as surplus energy generated can be instantly stored in the membranes, and delivered for use at a stable rate at times when natural factors are insufficient, such as a lack of solar power during night-time (...)"
http://www.sciencedaily.com/releases/2011/09/110929074021.htm

Références scientifiques:
Xie Xian Ning. Energy technology: Supersizing a supercapacitor.
Nature, 477, 9; 01 September 2011 DOI: 10.1038/477009c http://www.nature.com/nature/journal/v477/n7362/full/477009c.html

Xian Ning Xie, Kian Keat Lee, Junzhong Wang, Kian Ping Loh.
Polarizable energy-storage membrane based on ionic condensation and decondensation.
Energy & Environmental Science, 2011; 4 (10): 3960 DOI: 10.1039/C1EE01841H
(...) In this work, we present the first energy-storage membrane which stores charge when simply sandwiched between two metal plates. With an ionic conductivity of 2.8 × 10−4 S cm−1, the membrane is highly polarizable, and its energy-storage mechanism is based on the condensation–decondensation of mobile cations in the membrane negative matrix. The capacitance of a 1.0 cm2 area membrane is 0.2 F cm−2, and it can be readily scaled up simply by using larger membrane pieces. In view of its extreme simplicity, excellent scalability and practical viability, the novel game-changing membrane reported here may provide a sustainable solution to energy storage (...)"
http://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2011/ee/c1ee01841h

En français:
Stockage d’énergie : une membrane souple surpasse les batteries classiques
http://www.connaissancedesenergies.org/stockage-d-energie-une-membrane-souple-surpasse-les-batteries-classiques

"Singapour : Une membrane révolutionnaire pour mieux stocker l’énergie
C’est une première mondiale que des chercheurs de Singapour ont présenté aux yeux du monde : une membrane capable de stocker l’énergie plus efficacement, plus proprement et bien moins cher que la meilleure des batteries actuelles. Les applications potentielles sont légion, parmi lesquelles la voiture électrique ou les installations solaires hors réseau (...)"
http://www.greenetvert.fr/2011/10/11/une-membrane-revolutionnaire-pour-mieux-stocker-lenergie/35397

"The polymer network that Xie and his colleagues use includes PSSH (poly(styrene sulfonic acid)). PSSH has a high density of sulfonic SO3- groups, which attract a large amount of water, creating hydrated paths with increased ionic conductivity"
http://www.materialsviews.com/details/news/1291123/Water-loving_electrodes_store_more_charge_Ionic_conductivity_in_supercapacitors.html
Ci-dessous: évolution prévisible du coût des batteries lithium: 0,6 $ / Wh aujourd'hui, sans doute 0,2 $/Wh en 2020 (Avec la batterie PSSH de Ning et al., on est dès aujourd'hui entre 0,1 à 0,2 $/Wh, ceci sans un seul gramme de lithium. Batterie au plomb: 0,3$/Wh) :

samedi 22 octobre 2011

Ve Les champions des panneaux photovoltaïques et des éoliennes, en parts de marché


C'est tout à fait remarquable: il n'y a pas un seul français, ni dans le top15 du PV, ni dans le top10 de l'éolien. Le champion de l'éolien, c'est le danois Vestas, suivi du chinois Sinovel, puis de l'américain GE Wind. Le champion du solaire PV, c'est le chinois Suntech, suivi du chinois JA Solar, puis de l'américain First Solar. La Chine domine de manière écrasante.

Les pays européens bien placés sont: le Danemark (Vestas), l'Allemagne (Q-Cell), l'Espagne (Gamesa) et la Norvège (REC). La performance danoise est remarquable, compte-tenu de la taille du pays.

Il existe bien entendu des fabricants de panneaux PV et d'éoliennes en France (comme par exemple Vergnet), mais ils ne sont pas encore parvenus à s'imposer sur le marché mondial. Il est de la responsabilité de l'état français de favoriser l'émergence de champions français dans ces domaines stratégiques pour l'avenir.

Source:
www.ren21.net/Portals/97/documents/GSR/REN21_GSR2011.pdf

a bientôt
ecofute.net

mardi 18 octobre 2011

Crise et prix du pétrole: une baisse pourrait cacher une hausse


Le ralentissement économique mondial pousse à la baisse de la demande, à un moment où l'offre devrait reprendre avec le retour du pétrole libyen. Mais le prix du pétrole n'a guère l'habitude de rester à un niveau durablement bas...
A cause du ralentissement économique mondial, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de nouveau révisé à la baisse ses prévisions de la demande mondiale de pétrole pour 2011 et 2012. Goldman Sachs et l'OPEP ont également abaissé leurs prévisions pour 2012.

De l'autre côté, l'offre devrait augmenter avec la reprise de la production libyenne plus rapide que prévu et qui devrait atteindre progressivement son niveau d'avant conflit d'ici quinze mois. Dans cette configuration, le prix du pétrole devrait donc descendre et la force de sa chute dépendra du rapport entre l'ampleur de la crise affectant la demande et la rapidité de la reprise de la production libyenne.Mais même s'il y avait baisse du prix du pétrole cela ne pourrait être que de courte durée pour deux raisons.D'abord parce que les pays de l'OPEP -surtout l'Arabie Saoudite qui compense actuellement la production libyenne- baisseraient leurs quotas pour adapter l'offre à la demande. C'est d'ailleurs déjà le cas, avec un léger recul de la production d'Arabie Saoudite en raison du retour partiel de la production libyenne.

Ensuite, à cette compression de l'offre s'ajoutera la compression de l'offre des pays non-OPEP décidée par les compagnies pétrolières qui refuseront d'utiliser des gisements non rentables. Car chaque hausse des prix du baril augmente fortement les investissements dans la recherche et rend la production rentable dans de nouveaux gisements plus coûteux. A l'inverse, avec une baisse du prix du baril en dessous du coût d'extraction de ces gisements, la vente de ces barils représente une perte pour la compagnie.

Une baisse du prix du pétrole entraîne donc mécaniquement une double compression de l'offre. Force est de constater que le prix du pétrole ne peut rester durablement bas lorsqu'il a été haut pendant une certaine période.

L'impact de la spéculation

Il faut également noter que l'OPEP ajuste ses quotas en suivant l'évolution de la demande, de sorte que l'offre égale tout juste la demande. Un niveau de prix précis est difficile à établir car il dépend de l'action non-coordonnée de l'OPEP et des compagnies pétrolières mais également de la force de la crise qui pèse sur la demande.

A cela, il faut également ajouter la spéculation. Mais on peut assurément prévoir que si le prix subit une forte variation à la baisse -qui proviendrait d'une forte baisse de la demande- l'offre rééquilibrera le marché et le prix remontera. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé entre décembre 2008 et juin 2009 où le prix -après avoir dégringolé de 150$ à 40$- était passé de 40$ à 70$ à cause de la double compression de l'offre. Le problème est que, face à la crise inédite, l'OPEP avait tardé à réagir et avait du se réunir deux fois pour réduire son offre ce qui n'aura probablement pas lieu cette fois-ci.

Le marché pourrait donc se retrouver dans une situation où l'offre et la demande se stabiliseraient à un niveau bas. Ce qui en cas de rebond de la demande des émergents comme le prévoit Goldman Sachs en 2012-2013 -la demande, ou les anticipations de la demande via les contrats à terme, étant plus flexible que l'offre- le prix du pétrole pourrait repartir en flèche.

La stabilisation des cours à un prix plus bas dépendra alors du bon vouloir de l'OPEP (ou de la possibilité de trouver un consensus entre ses membres) et des compagnies pétrolières. Le problème est qu'une situation avec un prix élevé et une production plus faible entre dans la stratégie de long terme de l'OPEP qui vise à produire par quotas afin d'obtenir un prix suffisamment haut pour épuiser les réserves des pays non-OPEP et ainsi augmenter ses parts de marché. L'organisation aura-t-elle intérêt à ouvrir les robinets pour faire baisser les prix du pétrole ? Est-il rationnel pour un producteur de produire beaucoup plus (et, dans le cas de l'OPEP, de faire baisser les prix) s'il peut produire deux fois moins et vendre deux fois plus cher ? La solution au problème sera probablement plus diplomatique qu'économique.

vendredi 14 octobre 2011

Certification des biocarburants durables : le bioéthanol de betterave


Le schéma volontaire 2BSvs permet désormais de certifier qu'un biocarburant répond aux critères de durabilité exigés par l’Union européenne. Contrôlée par des audits indépendants, la procédure de certification prend en compte des éléments concrets, de l’origine des matières premières aux performances environnementales. Revue en détail avec l'exemple du bioéthanol de betterave.
Le schéma de certification 2BSvs assure la traçabilité des matières premières « durables » tout au long du processus de production, de la phase agricole jusqu’à la livraison du produit chez le distributeur de carburant. Dans le cas du bioéthanol de betterave, le protocole commence donc par l’agriculteur, dont la production est soumise à trois critères pour être certifiée durable.
1er critère : les betteraves doivent être cultivées sur des terres dédiées à la production agricole depuis, au moins, le 1er janvier 2008.
2e critère : ces terres cultivées ne sont pas issues de la transformation d’espaces naturels protégés tels que forêts, prairies, tourbières...
Ces deux critères constituent une garantie quant à l’affectation des sols dédiés à la production de biocarburants (voir ci-contre).
3e critère : les betteraves doivent être produites dans le cadre des règles européennes de conditionnalité environnementale, ou d’« éco-conditionnalité », définies par la Politique agricole commune (PAC). Ces règles regroupent un ensemble de bonnes pratiques culturales dont la mise en œuvre conditionne les aides consenties par l’Union européenne ; à l’inverse, le non respect de ces règles expose l’agriculteur à des sanctions, notamment financières.
Chaque lot de betteraves durables livré par l’agriculteur est accompagné d’une déclaration par laquelle celui-ci garantit que les plantes ont été produites en conformité avec ces trois critères. Ces déclarations font l’objet d’un enregistrement par la sucrerie (voir ci-dessous) et sont périodiquement contrôlées dans le cadre des audits de conformité menés par un organisme extérieur.
Réception, comptabilisation et transformation des betteraves durables
Après récolte, les betteraves sont regroupées en bords de champs où elles sont prises en charge par le second acteur du processus : la sucrerie. Celle-ci a pour mission d’extraire le sucre (saccharose) contenu dans les racines de betterave et de l’acheminer, sous différentes formes (mélasse, jus sucrés…), vers ses équipements de fermentation/distillation où il sera transformé en alcool éthylique, notamment sous une forme adaptée à la carburation automobile appelée « bioéthanol » (voir notre dossier Comment fabrique-t-on le bioéthanol ?).
Cette phase industrielle joue un rôle clé dans la procédure de certification. En effet, c’est à la sucrerie, en tant qu’organisme de collecte des matières premières, qu’il incombe de réceptionner, enregistrer et contrôler les déclarations des agriculteurs. Les lots de betteraves durables sont ainsi formellement identifiés et comptabilisés, et leur origine peut être « tracée » lors des audits de conformité.
La comptabilisation permet d’établir avec précision quelles quantités de « saccharose durable » sont extraites de cette matière première et, de fait, quelles quantités de bioéthanol durable sont produites dans les colonnes de distillation*.
Du biocarburant au carburant certifié « durable »
Outre l’origine des matières premières, la certification de durabilité prend en compte le procédé industriel sous l’angle de la « performance CO2 ». Celle-ci se mesure en pourcentage d’économie de gaz à effets de serre (GES) obtenu, « du champ à la roue », par le biocarburant d’origine agricole par rapport au carburant d’origine fossile.
À cet effet, la Commission européenne a établi un référentiel selon lequel l’éthanol de betterave, tel qu’il est produit dans les distilleries en France et en Europe, permet d’économiser de 52 % à 61 % de GES par rapport à l’essence (en fonction de la modernité des installations industrielles). Or ces pourcentages sont très supérieurs aux critères de durabilité des biocarburants définis par la Directive européenne sur les Énergies Renouvelables (EnR), qui fixe actuellement un objectif de 35 % de réduction des GES avec des évolutions programmées dans le temps (50 % en 2017).
Associé à la traçabilité des matières premières durables, ce niveau de performance CO2 fait partie des critères pris en compte par le schéma de certification 2BSvs. Il permet à la sucrerie d’émettre, pour chaque quantité de bioéthanol issue de betteraves durables, un certificat de durabilité qui accompagne les lots livrés au distributeur de carburant (compagnie pétrolière, enseigne de grande distribution…).
La preuve de la durabilité « à la pompe »
Ces certificats, dont la procédure d’établissement est régulièrement contrôlée par des organismes de certification indépendants sont exigés par les distributeur ; celui-ci est alors en mesure d’attester la durabilité du bioéthanol qu’il incorpore à l’essence. En produisant ces certificats aux autorités administratives concernées (Douanes), le distributeur peut alors bénéficier des incitations fiscales associées aux biocarburants. Des incitations qui contribuent à la compétitivité des carburants incorporant du bioéthanol (SP95-E10, E85) et qui, au final, bénéficient à l’automobiliste utilisateur.

* Le coefficient de transformation du sucre en alcool est défini par des textes réglementaires, et l’adéquation entre les quantités de sucre mises en œuvre et les quantités d’alcool éthylique produites (toutes utilisations confondues) est contrôlée par les services des Douanes.

A bientôt ecofute.net

mercredi 12 octobre 2011

Un biocarburant plus écologique


Les biocarburants ne font pas l'unanimité et sont même sujets à de nombreuses polémiques quant à leur avantage environnemental. Le premier réflexe est de penser aux différentes conséquences sur l'usage des sols de ces cultures énergétiques, mais on pense moins souvent aux conséquences des procédés de transformation qui permettent d'obtenir le biocarburant. En effet, pour obtenir du biocarburant à partir des huiles végétales il faut faire appel à des réactions chimiques qui produisent elles aussi leur part de sous-produits non désirés.

La réaction permettant d'obtenir du biocarburant est une réaction d'estérification qui consiste en la transformation des triglycérides (constitués par la glycérine et les acides gras) en biodiesel par contact avec du méthanol. Afin d'accélérer la réaction, de la soude caustique est ajoutée comme catalyseur. Cette réaction produit pour chaque molécule de triglycéride, trois molécules de biodiesel et une molécule de glycérine, composé mortel pour les moteurs. Afin d'évacuer la glycérine du biocarburant, de grandes quantités d'eau sont utilisées, qui ressortent contaminées par l'hydroxyde de soude utilisé dans la réaction.

Une multitude de laboratoires à travers le monde se sont donc attelés à rechercher un processus alternatif et plus écologique à la production de biodiesel. Parmi eux, se trouve le département de chimie organique de l'université de Cordoue, qui a publié en juillet une solution au problème dans la revue Catalysis Today [1]. La proposition des chercheurs andalous est de substituer la soude caustique par la lipase, un catalyseur biologique. La lipase est une enzyme présente chez pratiquement tous les êtres vivants.

La nouvelle réaction chimique produit, pour chaque molécule de triglycéride, deux molécules de biodiesel et une molécule de monoglycéride qui possède des propriétés similaires au biodiesel et qui est inoffensive pour les moteurs. L'article de Catalysis Today précède en partie les résultats qui seront publiés dans la thèse doctorale du chercheur Cristóbal Verdugo, dirigé par les professeurs Diego Luna et Enrique Sancho. Selon le professeur Diego Luna qui dirige cette équipe, le nouveau biocarburant n'est pas seulement plus écologique mais est aussi compétitif.


Dans un premier temps, les chercheurs avaient réalisé l'expérience avec de la lipase pancréatique de porc, c'est d'ailleurs avec ce composant qu'ils ont breveté leur découverte, cependant le coût élevé d'obtention du produit n'était pas adéquat pour une production à échelle industrielle. La validation du procédé à partir de lipase employée pour la fabrication du pain, un produit accessible et bon marché rend possible une utilisation à grande échelle de cette nouvelle technique. La Spin off de l'université de Cordoue " Séneca Green catalysis " a d'ailleurs déjà testé la capacité productive de cette nouvelle combinaison à l'échelle d'une usine pilote et une production commerciale est prévue sous peu.

Ecofute.net à votre service

dimanche 9 octobre 2011

L'émergence de la filière française de l'hydrogène et des piles à combustible


Jean-Christophe Lanoix, consultant senior chez Hinicio, revient sur le potentiel de la filière Hydrogène et son dynamisme au niveau mondial tandis que la France accuse un retard important en termes industriels.
Longtemps négligée par certains grands industriels nationaux et par les pouvoirs publics, la filière de l'hydrogène et des piles à combustible française revient sur le devant de la scène avec la clôture le 31 août dernier d'un Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) dédié dans le cadre des Investissements d'Avenir. Cet appel à projet vise à cofinancer des projets de déploiement préindustriel de grande envergure, et constitue à ce titre un moment charnière pour le décollage de la filière nationale.
L'hydrogène : une des réponses crédibles aux enjeux énergétiques
Si l'hydrogène est depuis longtemps utilisé comme un intrant chimique dans l'industrie, la contrainte énergétique nous amène à considérer sérieusement son utilité en tant que vecteur énergétique. L'hydrogène ne se trouve pas sur Terre à l'état libre. Il est donc nécessaire de disposer d'une source d'énergie extérieure pour le « produire » en le séparant des autres atomes auxquels il est lié dans des molécules complexes (hydrocarbure, molécule d'eau, matières végétales, etc.).
Aujourd'hui, il est principalement produit  à partir de combustibles fossiles (gaz naturel ou charbon) à travers des procédés fortement émetteurs de carbone. Le vapo-reformage de gaz naturel émet ainsi environ 10 t CO2 /t H2 produite. Premier constat : pour que l'hydrogène et les piles à combustible puissent contribuer à la réduction des émissions de carbone, il est indispensable de développer des procédés de production moins intensifs en carbone. Plusieurs pistes sont actuellement explorées en France, les plus prometteuses étant le vaporeformage de biogaz, le vapo-reformage de gaz naturel utilisant les technologies de captage et de stockage du CO2 et l'électrolyse de l'eau. Dans ce dernier cas, l'empreinte carbone de l'hydrogène dépend alors du contenu en carbone de l'électricité. L'hydrogène peut ainsi potentiellement apporter certaines réponses à la problématique du stockage des énergies intermittentes.
Parmi les applications de l'hydrogène, c'est la pile à combustible qui offre les meilleures perspectives en termes d'efficacité énergétique (typiquement autour de 50% de rendement électrique et 95% en cogénération). Il s'agit d'un dispositif électrochimique utilisant hydrogène et oxygène (souvent prélevé dans l'air ambiant) pour produire électricité et chaleur. L'eau est le seul rejet au niveau de la pile mais l'empreinte carbone réelle dépend de la méthode utilisée pour produire l'hydrogène et de la chaîne d'approvisionnement. Les applications couvrent une large gamme de puissances : dans le stationnaire, les piles à combustible peuvent alimenter des bâtiments ou des installations industrielles en électricité et chaleur pour des puissances allant de quelques kilowatts à plusieurs mégawatts. Dans le transport, le véhicule particulier concentre les plus gros défis industriels, technologiques et économiques. A ce titre tout porte à croire que les flottes de véhicules et notamment les autobus offrent l'alternative économiquement la plus réaliste pour optimiser les retours sur investissement et le taux d'utilisation des infrastructures d'approvisionnement d'hydrogène dans cette phase d'amorçage de la filière.
La pile à combustible connait aujourd'hui un décollage réel au niveau mondial
Le marché des piles à combustible semble avoir amorcé son décollage depuis quelques années porté par les « marchés précoces », où la technologie offre dès à présent une proposition de valeur quasi-compétitive avec les technologies établies. A l'horizon 2015, les experts estiment que le marché global des piles à combustible représentera entre 1 et 5 milliards d'euros.
Le marché des engins de manutention est ainsi en pleine émergence en Amérique du Nord, largement dynamisé par des mécanismes fiscaux incitatifs n'existant pas encore en Europe. Plusieurs opérateurs de flottes (Département de la Défense, Coca Cola, Walmart, General Motors…) opèrent déjà des flottes de plusieurs dizaines de véhicules dans leurs entrepôts, alimentés par des stations-hydrogène installées sur site. Le principal avantage par rapport aux chariots à batteries repose non pas sur un argument écologique mais sur un pur calcul économique : l'hydrogène permet des gains de productivité estimé entre 5 et 20%. Les gaziers industriels Air Liquide, Linde, Praxair ou Air Products sont positionnés sur l'approvisionnement en hydrogène et la société Plug Power apparaît comme le premier fournisseur de chariots en Amérique du Nord.
Le secours électrique et l'alimentation de sites isolés (antennes relais télécoms) sont aussi en développement. Les groupes Orange en France, Telecom Italia, Deutsch Telekom en Allemagne, AT&T et Sprint aux Etats-Unis ont récemment installé plusieurs centaines de systèmes de piles à combustible. Toujours dans le stationnaire, le Japon a déployé ces dernières années plus de 5 000 piles pour la cogénération dans le secteur résidentiel.
A l'échelle du mégawatt, les hollandais de Nedstack ont mis en service en juillet une pile d'un mégawatt sur le site de Solvay à Anvers, valorisant ainsi une partie de l'hydrogène co-produit et précédemment relâché dans l'atmosphère. En Amérique du Nord, Ballard Power Systems installe actuellement plusieurs piles d'un mégawatt, notamment pour l'opérateur énergétique First Energy.
Dans le transport, l'Allemagne apparaît comme le pays test pour la filière. Le partenariat  H2Mobility regroupant les principaux industriels de l'énergie et des gaz industriels (Air Liquide, Linde, Total, Vattenfall, Shell, etc.) a été signé en 2009 avec l'objectif d'étudier la faisabilité d'un déploiement d'une infrastructure de production, de transport et de distribution d'hydrogène pour une utilisation dans des véhicules particuliers. Parallèlement, les principaux constructeurs automobiles (Daimler, General Motors, Opel GmbH, Honda, Toyota, Ford, Hyundai-Kia, etc.) prévoient de commercialiser environ 100 000 véhicules à pile à combustible par an à partir de 2015.
Les fers de lance de la filière française de l'hydrogène
Alors que le terrain semble assez propice pour le déploiement de la filière au niveau international, force est de constater que la France accuse un retard important en termes industriels. Ceci est principalement le résultat de choix politiques et industriels au-cours des dernières décennies. Certes, la R&D est dynamique, soutenue en cela depuis des années par l'ANR, et grâce à l'apport du CEA, leader européens sur le sujet. Mais ce potentiel d'innovation n'a jamais réellement été traduit en projets de démonstrations réellement structurants. La filière nationale se trouve aussi fortement handicapée par le fait qu'aucun des deux constructeurs automobiles nationaux ne se soit engagé de manière stratégique à ce stade sur le véhicule à pile à combustible, contrairement à certains constructeurs étrangers.
Mais la France ne manque pas d'atouts. Le groupe Air Liquide est le leader mondial sur le secteur de l'hydrogène industriel. Le Groupe met en œuvre depuis quelques années le programme Hydrogène Horizon Energie qui représente plus de 200 millions d'euros d'investissements avec des partenaires industriels français, et un soutien d'OSEO à hauteur d'environ 60 millions d'euros.
Dans son sillage, d'autres industriels se positionnent. Hélion (Groupe AREVA) vise le marché du stockage d'électricité à travers le développement de solution d'électrolyseurs et de piles à combustible. La PME lyonnaise SOPRANO intègre une solution modulaire de pile de forte puissance en partenariat avec le CEA. De son côté, le Groupe GDF-Suez explore le segment des véhicules Hythane® (véhicules GNV utilisant un mélange d'hydrogène et de gaz naturel).
Un travail de structuration de la filière nationale a démarré depuis 3 ans avec la Plateforme Française Hydrogène et Piles à Combustible. Il a permis d'engager plusieurs chantiers prioritaires comme la définition d'un cadre réglementaire adapté. En parallèle une feuille de route nationale a été développée par l'ADEME avec le soutien du cabinet de conseil en stratégie Hinicio. Plusieurs collectivités territoriales ont aussi signalé leur intérêt avec l'adoption de stratégies de développement territorial voire la réalisation de projets concrets. Citons par exemple la Région Rhône-Alpes, le Nord-Pas-de-Calais, les Pays de la Loire et l'association PHYRENEES en Midi-Pyrénées.
L'écosystème semble propice à l'éclosion de cette filière. Les acteurs de l'hydrogène espèrent en tout cas que l'AMI en cours pourra servir de catalyseur. L'avènement du véhicule électrique à batterie pourrait constituer un tremplin pour le véhicule à hydrogène car la pile à combustible permettrait de pallier aux contraintes principales des batteries en termes de temps de recharge et d'autonomie, tout en valorisant une plateforme de propulsion électrique commune. De là à parler dès à présent d'électro-mobilité de seconde génération, il n'y a qu'un pas…

Source Jean-Christophe Lanoix
consultant senior chez Hinicio.
responsable de module d'enseignement à l’Ecole Centrale Paris

Ecofute.net à bienôt

jeudi 6 octobre 2011

Deux champignons pour faire du carburant ?


Deux champignons thermophiles, souvent présents dans les composts auto- inflammables, pourraient bientôt trouver une nouvelle vocation.
En effet, la constitution génétique complète de Myceliophthora thermophila et de Thielavia terrestris vient d'être établie par une équipe de chercheurs internationale. Les résultats de leur recherche, publiés dans Nature Biotechnology, pourraient mener à la production accélérée mais plus écologique de combustibles, produits chimiques et matériaux industriels à base de biomasse.

"Les organismes qui survivent à haute température sont rares. À ce jour, moins de 40 espèces de champignons thermophiles ont ainsi été identifiées. Elles pourraient néanmoins se révéler très prometteuses dans la fabrication de nombreux produits chimiques et combustibles à base de biomasse", indique Adrian Tsang, auteur principal de l'étude, professeur de biologie et directeur du Centre de génomique structurelle et fonctionnelle de l'Université Concordia. "Nous avons percé le code génétique de deux de ces champignons. À notre connaissance, il s'agit des seuls organismes, hormis quelques bactéries, dont le génome a été séquencé de A à Z. "

Lors du séquençage de Myceliophthora thermophila et de Thielavia terrestris, les chercheurs ont découvert qu'entre 40 °C et 70 °C, ces champignons accéléraient la détérioration des matières fibreuses d'origine végétale. Or, cette plage de température est trop élevée pour de nombreuses enzymes types, composant important de certains procédés industriels de dégradation de la biomasse en vue de sa transformation en différents produits et substances chimiques. Ce n'est toutefois pas le cas des champignons susmentionnés.

"Notre prochain objectif est de déterminer comment ces organismes s'épanouissent à haute température et parviennent à détériorer aussi efficacement les matières végétales", explique le professeur Tsang.

Ces découvertes donneront un élan supplémentaire à l'amélioration des techniques de transformation des déchets végétaux -- tiges, branches, paille d'origine agricole et feuilles -- en produits chimiques et en combustibles renouvelables. Les enzymes sécrétées par ces champignons pourraient aussi être manipulées en vue de remplacer les substances chimiques polluantes utilisées dans la fabrication de produits à base de matière végétale -- ceux de l'industrie papetière notamment.

Pour réaliser de tels progrès scientifiques, il est essentiel de pouvoir compter sur une équipe de recherche multidisciplinaire formée de scientifiques issus du monde universitaire, du secteur public et de l'industrie. "Nous n'aurions jamais pu faire ces découvertes en vase clos. De fait, ce type de recherche a tout à gagner de l'apport intellectuel de chercheurs de différents horizons, affirme le professeur Tsang. C'est une avancée importante à l'heure où l'économie jusque-là tributaire des énergies fossiles est en passe d'utiliser les matériaux issus de la biomasse."